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Visionnez notre panel de discussion sur la transformation numérique dans les transports, réalisé à l’occasion du Sommet de la transformation numérique, le 30 septembre 2021.

Vous découvrirez comment des entreprises comme Air Canada Cargo, exo et Fednav Limitée capitalisent sur leurs données pour opérer leur transformation numérique!

Vidéo du panel sur la transformation numérique dans les transports

Retranscription du panel sur la transformation numérique dans les transports

Missoum Bentounes:
« Bonjour tout le monde, bienvenue au salon Connexion! Mais surtout bienvenue au panel de discussion sur la transformation numérique dans les secteurs de transport et logistique. Je suis super excité par ce panel en fait, parce que nous avons un concept extrêmement intéressant avec le transport maritime, le transport aérien et le transport terrestre.

Encore plus excitant, on a le transport en vrac, le transport de passagers et on a aussi le transport de marchandises.

Mon nom est Missoum Bentounes, je suis le directeur principal chez Larochelle Groupe Conseil, une firme spécialisée en transformation numérique et valorisation de données. Donc, les sujets de discussion aujourd’hui vont tourner autour de ceci. Sans plus tarder, je vais vous présenter nos invités. Je commence par Francis Boismenu qui est directeur architecture, stratégie et système de transport intelligent chez EXO. Bienvenue Francis! Laurent Reit, vice-président technologies, transformation numérique, non pas chez Larochelle mais chez FEDNAV. Et Hervé Riboulet qui est chef de service principal, analytique, informations stratégiques et CRM chez Air Canada. Messieurs, bienvenue. Merci d’être là!

Avant de commencer, j’aimerais ça que vous introduisiez un peu vos organisations parce que tout le monde connaît Air Canada, mais peu connaissent Air Canada Cargo. Plusieurs connaissent EXO, probablement pas tous, les utilisateurs.  Et beaucoup de gens ne connaissaient pas FEDNAV jusqu’à tout récemment où l’organisation a pris un virage technologique assez important et, l’arrivée de Laurent. Donc voilà. Sans plus tarder, je commence avec toi Francis. »

Francis Boismenu
« exo, 2e transporteur en importance sur le territoire du Grand Montréal. Fondé, mis sur pieds en fait en 2017 en charge d’opérer les transports en commun des couronnes nord et sud du Grand Montréal. On parle des services d’autobus, de transport par autobus, de transport adapté, évidemment le transport par train des trains de banlieue qui traversent les couronnes de Montréal ainsi que Laval, Longueuil et Montréal. En quelques chiffres pour vous exo c’est cinq lignes de train. C’est 242 lignes de services d’autobus, 61 lignes de service de taxi-bus. C’est aussi 7 terminus d’autobus puis 52 gares de trains. Pour vous donner des chiffres sur l’achalandage exo c’est 43 millions de déplacements en 2019, évidement pré pandémie dont 700 000 de ceux-ci qui sont en transport adapté ce qui nous donne en moyenne 175 000 déplacements par jour en 2019. »

Missoum Bentounes:
« Merci, Laurent toi!»

Laurent Reit:
« Alors je ne travaille malheureusement pas pour Larochelle contrairement à ce qui a été dit tantôt. Même si d’avoir Missoum comme collègue, c’est certain que ça aurait été un grand avantage. Donc je travaille pour FEDNAV. Nous sommes une compagnie maritime. La plus grande compagnie maritime de transport en vrac au Canada. On opère à peu près 120 navires à travers le monde. On a un grand marché canadien sur les Grands Lacs, la voie maritime du Saint-Laurent et l’Arctique. On opère aussi 13 terminaux aux États-Unis. Notre siège social est à Montréal, mais on est aussi dans 6 autres pays à travers le monde. On couvre donc l’entièreté de la planète pour le transport maritime de vrac. Nos navires s’appellent des vraquiers, donc c’est rare que vous allez voir des conteneurs sur nos navires. Mais ça peut arriver. Et finalement nous avons à peu près 2400 marins et peut-être 1400 opérateurs dans nos terminaux à travers le monde. Voilà! »

Missoum Bentounes:
« Super! Hervé qui est Air Canada Cargo? »

Hervé Riboulet:
« Bonjour tout le monde. Effectivement comme Missoum l’a bien dit, tout le monde connaît Air Canada, mais beaucoup de gens ne savent pas que, quand on prend l’avion, il y a beaucoup de marchandises qui se promènent, qui sont dans la chute en dessous de nous. On transporte toutes sortes de marchandises. Il y a beaucoup de homards, beaucoup de produits périssables, mais aussi des pièces pour des chaînes de pièces automobiles et des produits chimiques. Il y a aussi actuellement beaucoup d’équipements médicaux avec la COVID, donc c’est une partie très importante pour Air Canada, le fret aérien. On a fait un chiffre d’affaires d’à peu près 900 millions de dollars l’année dernière, et on est en croissance assez intéressante en ce moment encore. Donc un domaine vraiment intéressant et peu connu, mais très important pour tout le monde en fait, vu qu’on continue à alimenter la chaîne d’approvisionnement. »

Missoum Bentounes:
« Excellent! Merci Messieurs, pour l’introduction. On est encore dans un contexte de pandémie même si on a maintenant quelques mois d’expérience. Je n’ai donc pas le choix de poser cette question-là: Messieurs, mais quelles ont été les premières conséquences de la pandémie sur vos organisations et comment chacune de vos organisations s’est ajustée par rapport à ça? Je commencerais avec Laurent! »

Laurent Reit:
« Ben oui! Bon! La pandémie! C’est 2 ans ou presque qu’on la connaît bien, la pandémie ou on la connaît assez. FEDNAV est une organisation privée. On a 76 ans d’histoire et quand moi j’ai joint la compagnie, il y a à peu près 3 ans, une chose qui m’avait le plus marqué c’était, on avait encore une sorte de dactylo connectée à un Télex au cas où. Donc ça, c’était l’étendue, parfois, qu’on peut regarder de la technologie qu’on avait chez FEDNAV. Et ce qui est intéressant, c’est que la pandémie est arrivée à peu près 1 an et demi après qu’on a commencé notre transformation numérique. Il y avait peut-être quelques laptops dans l’organisation, mais ce n’était que des desktops. Et la veille du jour fatidique où tout le monde est rentré à la maison pour travailler de la maison, nous on a fermé tous nos laptops. Tout notre parc informatique était maintenant dans le cloud. Le lundi matin, on a tout reparti et on a continué à travailler comme si de rien n’était. Donc la pandémie a affecté évidemment l’économie mondiale. Tout d’un coup, les gens voulaient prendre une pause. Ce n’était pas le moment de transporter du grain. Ce n’était pas le moment de transporter ça. La demande a grandement chuté et, nous avons traversé cette portion-là et, évidemment, comme vous le savez maintenant vous le voyez dans les nouvelles toute la partie supply chain est particulièrement intéressante et difficile pour certains. Mais toute cette demande-là est repartie. Donc on a profité quand même pendant cette pandémie-là à faire tous les entretiens et maintenance de tous nos navires, et on est repartis de plus belle maintenant que la pandémie est terminée. »

Missoum Bentounes:
« Extraordinaire! Situation probablement un peu similaire Hervé chez Air Canada Cargo? »

Hervé Riboulet:
« Oui, en fait ce qui est intéressant quand même, vu qu’on est une branche d’Air Canada comme tout le monde sait, c’était la catastrophe! On avait des avions pleins, c’était en pleine croissance, et tout d’un coup, on est passé de 100 000 à 5 000 passagers par jour. Donc on ne savait pas trop aussi pour le cargo, qu’est-ce que ça voulait dire tout ça. Mais assez vite, on s’est rendu compte que la demande était quand même soutenue encore. Surtout alimentée par les masques qu’il fallait amener au Canada. Donc on a vite, on était probablement la première compagnie au monde à enlever les sièges des avions passagers et transporter maintenant de la marchandise en dessous des sièges, mais aussi au-dessus normalement des passagers. Donc c’est quelque chose qu’au début on pensait que ça allait durer 1, 2, 3 mois, on le fait encore aujourd’hui, on a encore 8 avions qui n’ont pas de sièges et on transporte tout le temps de la marchandise, et la demande est, comme Laurent expliquait, vraiment forte encore. Donc tout ce changement-là qui s’est fait en peu de temps. C’est assez incroyable. En fait, le côté passager a chuté, et côté cargo, il y avait un boom énorme. On était dans une compagnie qui n’allait pas bien et nous on allait super bien! C’était difficile à gérer aussi d’un point de vue employé, d’un point de vue investissement, etc. Parce qu’on dépend quand même du grand groupe d’Air Canada donc vraiment une phase assez émouvante. »

Missoum Bentounes:
« Excellent! Si vous êtes curieux, allez sur le site web d’Air Canada Cargo, vous allez voir les photos des avions qui ont été transformés c’est quand même assez impressionnant. Francis de ton côté? »

Francis Boismenu
« Oui, du côté exo 2 impacts. Je vais réitérer ceux de mes collègues panélistes. Évidemment, le côté humain qui a été d’accompagner tous nos employés en mode télétravail. On sait tous, qu’en mars 2020, qu’on fermait nos bureaux pour 2 semaines de confinement qui a duré des mois. Si on se rappelle, on ne pouvait pas sortir de Montréal, si on était montréalais ou on ne pouvait pas rentrer à Montréal, si on ne l’était pas. Donc toute cette décentralisation-là du travail a été évidemment un gros impact d’un point de vue TI. Accompagner nos gens par rapport à ça: la recherche d’équipement, la recherche de portables et autres. Du côté de l’offre de services, évidemment, exo est identifié comme un service essentiel à la population, donc on se doit de livrer le service de mobilité. Alors ça été de conjuguer, en fait, pendant ces périodes-là et tout au long de la pandémie l’offre de service exo dans un mode où l’achalandage a considérablement diminué avec les revenus aussi. Mais ajustés, justement, pour qu’on soit en mesure de donner le service de façon sécure pour nos utilisateurs puis aussi de façon sécure pour nos gens qui opèrent ce service-là. »

Missoum Bentounes:
« Excellent merci! Une autre question, que je dois vous poser. On est au salon Connexion de la transformation numérique. Messieurs, quel a été, en fait où en étiez-vous avec votre transformation numérique avant la pandémie, et est-ce que la pandémie a accéléré ou ralentit votre transformation numérique? Francis, je continue avec toi. Tu es sur ton élan. »

Francis Boismenu
« Oui, encore une fois 2 aspects du côté d’EXO et la transformation numérique. On avait déjà un programme, qui était en cours depuis 2018 de transformation numérique, qui couvrait 2 grands blocs : le bloc d’outillage collaboration pour nos employés donc mettre en place des plateformes de collaboration pour aller tirer une efficience de notre travail de nos processus. Évidemment, cela nous a grandement aidés, en début de pandémie, d’avoir déjà en place des plateformes comme les Office 365, Teams et SharePoint de ce monde. Ça nous a permis de construire sur ce qu’on avait déjà déployé pour faire des solutions qui aidaient à décentraliser notre travail et nos processus. De l’autre coté, on avait tout ce qui était la mise en place des plateformes d’entreprise, donc on avait un programme où, comme je discutais avec mes confrères panélistes plus tôt, où on mettait en place des systèmes structurants pour l’organisation dont, un système de gestion intégré de services ESM pour ceux qui le connaissent en anglais: un système à la service now. Aussi, on s’est équipé d’une stratégie d’architecture de gestion de l’information. Donc là, on voulait absolument tirer profit des données massives qui sont disponibles dans le transport en commun. Et puis là, on a mis les fondations de ces plateformes-là en place pendant la période pandémique. Évidemment, on a eu des choix à faire par rapport à l’impact de la pandémie, mais ça nous a aidés beaucoup à cibler nos interventions et être capables de tirer profit de ces solutions. »

Missoum Bentounes:
« Excellent! Merci Francis. Laurent toi maintenant. Tu as sûrement plein d’anecdotes à raconter? »

Laurent Reit:
« Ouais j’ai euh… Non, on va commencer plus doucement peut-être? Pas tout de suite d’anecdote. L’industrie maritime fonctionne quand même sur une vitesse peut-être un peu moins rapide que les avions. Peut-être un peu moins rapide même que les trains. Par contre, la transformation numérique arrive dans cette industrie-là et arrive de plus en plus. On va parler de cybersécurité énormément. Mais si je reviens un peu à la base de ce qu’on avait, d’ici la fin, présentement on a 2 Go Live. Cette semaine, on a un premier Go Live. On a un autre Go Live, dans 2 semaines. La pandémie, pour nous, ne nous a pas ralentis, donc on a continué de faire toutes ces transformations fondamentales qu’on avait d’entrepris. Et d’ici la fin de cette année, peut-être à l’exception d’un système, nous allons avoir changé tous les systèmes, toutes les façons d’interagir avec les données et toutes les façons d’interagir de la business dans toute l’organisation. Donc, c’est un travail immense qui s’est fait pour la première fois dans le monde pendant une pandémie globale. Et ça, ç’a été très intéressant parce qu’on n’a pas ralenti aucune de ces initiatives-là, on les a accélérées. Et on les a accélérées parce qu’on était en mesure de démontrer que ce changement-là était bénéfique. Que tout le monde puisse travailler le lendemain d’une pandémie, ça été énormément bénéfique pour l’organisation de réaliser qu’on est rendus là. On va sûrement parler un peu de données par la suite. Et c’est la même chose, l’accessibilité à la donnée maintenant, qu’on est à distance, qu’on n’est pas autour de 5 ou 10 personnes qui se parlent qui se voient constamment qui ont cette relation-là très humaine, elle est importante. Et ça nous a permis aussi de devancer certains projets et même d’aller au-delà de cette portion-là. »

Missoum Bentounes:
« Tellement un bon point! On pourrait creuser longtemps sur cet élément-là. J’espère qu’on aura le temps avant la fin de ce panel. Hervé de ton côté? »

Hervé Riboulet:
« En fait ça va un peu dans la même direction. On avait commencé une transformation numérique, où on a embarqué sur une transformation d’intelligence artificielle au niveau corporatif en 2018. Assez de grande envergure, dont Cargo faisait partie. Et quand la pandémie nous a touchés, comme je disais avant, Cargo était tout d’un coup, pas le sauveteur de la compagnie, mais un peu quand même donc, nous, on avait tout d’un coup un nouveau modèle d’affaires à gérer, d’opérer des avions sans passager. Donc il fallait aussi vite, avoir l’information pour les gens qui prennent la décision: Est-ce qu’on opère le vol ou pas? est-ce qu’il sera assez rempli ou pas? Donc, juste en 2-3 semaines, on a bâti, on a mis en place tout un reporting sur Power BI qu’on n’avait pas du tout encore avant. Avant, on avait un autre outil, et là, on a réussi à mettre en place les 2 outils en même temps et ça en 3 semaines seulement. Donc, on a été forcé d’accélérer ces changements-là et ça s’est quand même bien passé et, par la suite, même chez Air Canada au complet, l’investissement a été comme un peu ralenti, mais on a quand même continué à investir dans la technologie. On est en train de passer sur Snowflake, on continue la transformation d’intelligence artificielle. Il y a malgré tout ça, malgré toutes les difficultés financières, on continue à investir. C’est un domaine que le monde sait qu’il faut continuer à travailler dessus. Même chez Air Canada ça continue comme ça. »

Missoum Bentounes:
« Impressionnant que vos organisations continuent d’investir malgré tout ça! Maintenant on a parlé de pandémie, on a parlé de transformation numérique. J’aimerais qu’on rentre un petit peu plus dans le détail dans les données. Chez Larochelle, on a un slogan qui dit : les données sont au cœur de la transformation numérique. Qui est ceux, les organisations qui utilisent le mieux réussissent le mieux. Je ne pense pas que c’est une phrase choc. Vous êtes tous d’accord avec ça. C’est de base. Maintenant ce que j’aimerais avoir c’est un exemple concret dans vos organisations. La manière que vous innovez avec les données. Francis, tu as commencé un petit peu à parler de données massives. Laurent, tu as commencé à parler rapidement d’infonuagique et tout ça. Donc tiens, Laurent, je commence avec toi.»

Laurent Reit:
« Je veux juste revenir à ce que Missoum disait, l’industrie maritime se compare pas toujours en termes notamment de la vitesse. Un vol d’avion c’est 6 heures, un trajet maritime ça va être entre 15 et 60 jours. Par contre, la décision, la partie vente où ce que nous on appelle le « chartering » dans l’industrie, le moment où on connecte un cargo à un navire et on établit le prix, etc. se fait à la même vitesse que dans le milieu aérien. Va se faire en quelques minutes, quelques heures! Donc l’accessibilité de cette information-là critique est à la même vitesse que l’aérien. Dans l’industrie maritime ce qu’il y a eu…, le plus grand changement, c’est que c’était, excusez-moi l’anglicisme, du gut feeling donc c’est l’expérience de 30 ans d’un opérateur qui va déterminer sa décision. Et ce changement-là, quand on parle de la donnée au fait, sur un changement béhavioral sur un changement de comportement, c’est ça qui est critique pour nous. Et c’est là, dans ces transformations-là, qu’on est rendu. Donc on a réussi à établir effectivement, ce que nous on appelle, le data hub donc la capacité d’avoir toute l’information requise à un seul endroit. Maintenant, c’est la valeur de cette information-là pour la prise de décision. Et c’est là-dessus qu’on travaille. Juste un exemple, tout se faisait par courriel avant la pandémie. Courriel ça fonctionne quand la personne est en avant de toi, tu y réponds en dedans de 2-3 minutes et ça marche bien. On a déployé un système qui permet d’avoir le même sentiment dans un courriel, mais dans un outil beaucoup plus similaire à un Slack ou un Teams, où est-ce que toute l’information d’affaires pour la prise de décision se retrouve. Et ça, que ce soit pandémie ou non-pandémie ou qu’on soit en personne, ça a changé la donne aussi. Donc, c’est la capacité et la rapidité de l’accès à l’information qui je pense va être le grand « driver » dans les prochaines semaines, dans les prochains mois et dans les prochaines années. »

Missoum Bentounes:
« Extraordinaire! Francis, je continue avec toi. »

Francis Boismenu
« Oui absolument! Effectivement les données interprétées tirer profits des données massives chez exo et particulièrement dans le domaine du transport, on en génère beaucoup, on fait beaucoup de données massives en temps réel. Qu’on parle de trajet PS ou autre. Les décisions sont, je pense, si je construis sur l’exemple, parfois pour les usagers de prendre un transport ou pas, de planifier leurs transports souvent bâtis sur l’information comme ça. Un exemple que j’aimerais amener qui est très contextuel dans le cadre de notre discussion sur la transformation numérique et la situation de pandémie. C’est par exemple quelque chose qu’on a mis en place chez exo à l’automne dernier pendant la pandémie. On a réutilisé des données opérationnelles pour être en mesure d’informer nos voyageurs en temps réel sur la densité des autobus au passage. Donc on devait en utilisant ces données-là qui existaient déjà, qu’on utilisait opérationnellement pour faire des métriques. On a été capables de peaufiner et la représenter vers nos utilisateurs pour qu’ils soient en mesure justement de voir si l’autobus qui s’en vient à leur passage, est-ce qu’il y a des places assises? Est-ce qu’il y a peu de places assises? Est-ce qu’il reste des places debout ou est-ce qu’il est pratiquement plein? Puis ça bien pour l’utilisateur dans un contexte de pandémie où il veut s’assurer de sa sécurité, de son confort et sa confiance dans le service, évidemment les informations sont très utiles pour sa planification. C’est un bel exemple de réutilisation de données dans un autre contexte. Aussi qui est bonifié par rapport à son utilisation. »

Missoum Bentounes:
« Extraordinaire! Hervé, ton exemple à toi?»

Hervé Riboulet:
« Oui bien en fait, je vais peut-être donner 2 exemples. Un qui est en lien avec ce que Laurent disait. D’un point de vue accès à l’information rapide et quand on en a besoin. Ce qui est important, c’est que souvent ce qui arrive, un de nos clients va annuler une réservation peut-être 2 jours avant. Et souvent on n’a pas assez le temps de remplir l’avion avec une autre commande. Donc c’est important de donner cette information le plus vite possible au vendeur, pour qu’il puisse éventuellement voir à s’assurer qu’on remplit le mieux l’espace libre donc, donner des informations, mais pas trop d’informations en même temps. Juste des choses qui sont pertinentes quand ils en ont besoin. Donc ça, c’était un beau défi. Et aussi au niveau de comment on veut utiliser des données d’un point de vue plus pour la planification à long terme et partir du « gut feeling », c’est vraiment la partie donnée ce que j’appelle souvent « prescriptive-BI » donc vraiment d’utiliser des petits cas intéressants par exemple on veut prédire le nombre de kilos qui va ne pas traverser notre station à Toronto, mais pas juste pour la journée, mais à l’heure précise et pour quel poste de travail et en déduire combien d’employés on aurait besoin pour ce poste de travail là, à cette heure-là. Tout ça s’est fait aujourd’hui d’une façon manuelle un petit peu comment dire, par le « gut feeling », mais en donnant l’information relativement simple aux gens ça va les aider à, premièrement gagner du temps et avoir à la fin de la journée une meilleure planification en fin de compte. Donc on veut amener des « prescriptive-BI » un peu tactique chez nos employés pour qu’ils puissent prendre les bonnes décisions.»

Missoum Bentounes:
« Je veux juste rappeler à notre public virtuel que vous pouvez nous poser des questions. On a un écran ici. On les voit et on va pouvoir les adresser avec nos invités. En attendant, je vais poser une dernière question avant de passer à ça. Ma dernière question est : L’industrie du transport se transforme comme toutes les autres industries et continue à se transformer. Je pense aux vols commerciaux par exemple qui reviennent chez Air Canada, je pense peut-être à la multiplication des transports, nouveaux navires, toujours plus performants, plus écologique et tout ça et probablement la nouvelle petite variante sur les conteneurs sur lesquels tu m’as parlé tantôt. Donc tout ça continue d’avancer donc, ce que j’aimerais savoir c’est : « What’s next? » comme on dit en anglais. Quelles sont les prochaines étapes dans chacune de vos organisations par rapport à la transformation numérique? Tiens Hervé je commence avec toi. J’espère que tu vas me parler des drones. »

Hervé Riboulet:
« Ah oui! En fait oui, c’est sûr que la partie des drones, c’est un domaine qui est très intéressant parce qu’on en verra de plus en plus dans notre ciel. Et on fait affaire avec une compagnie qui s’appelle Drone Delivery Canada qui offre le transport à des endroits qui sont difficilement accessibles aujourd’hui par le camion ou autre, donc ce sont peut-être des transports de 500 ou 1000 kilos, mais en offrant en plus d’acheminer la marchandise d’une façon flexible et rapide. Ça peut être des produits médicaux qui seront nécessaires dans ces communautés qui sont éloignées. C’est quelque chose qui va aider beaucoup à améliorer la situation dans ces communautés-là. Naturellement, les données aideront pour planifier les déplacements, etc., mais pour moi ce qui est important aussi c’est que l’employé doit être au cœur de tout ça. Parce que, quand quelqu’un aujourd’hui va dans Facebook, il n’y a pas de cours en ligne de 10 heures, il comprend comment ça fonctionne. Donc si on veut améliorer l’utilisation et la satisfaction de nos clients, qui sont nos employés aussi, il faut faire d’une façon, ramener nos données d’une façon intuitive et facile à comprendre pour ça, cette partie-là est vraiment importante à considérer dans le futur donc vraiment la partie intuitive des données sans que les gens ne remarquent nécessairement qu’ils utilisent des données à l’arrière de tout ça. »

Missoum Bentounes:
« Excellent! À toi Laurent! »

Laurent Reit:
« Tout d’abord, posez des questions si jamais. Si l’audience avait été plus en personne j’aurais sûrement reconnu des personnes dans l’audience et j’aurais pointé du doigt voir s’il y a une question. J’ai très hâte de voir dans le temps qu’il nous reste si on a des questions. Une des initiatives très intéressantes qui s’appelle la décarbonisation. Donc l’industrie maritime est en train de se doter d’un objectif de décarbonisation complète à 2050. Décarbonisation, ça veut dire qu’on arrête de consommer du carburant, du Diesel pour naviguer. C’est énorme! C’est un objectif qui est absolument incroyable. D’avoir, de passer d’une industrie qui a autant d’années d’opérations avec un type de navires et de dire en 2050 plus de consommation de carburant. C’est particulier, parce que la durée de vie d’un navire, c’est entre 20 et 30 ans! Donc aujourd’hui ce qu’on voit, c’est que les navires qu’on commande, les gens attendent de commander un navire pour voir ce qui se passe et ça va être possible d’avoir des navires qui ne consomment pas de carburant. Est-ce que c’est de l’hydrogène, est-ce que c’est électrique? Est-ce qu’il y a d’autres mécanismes par lesquels on va pouvoir résoudre ce problème-là? Nous avons annoncé dernièrement l’achat de plusieurs navires, un grand nombre de navires et ces navires-là déjà, consomment près de 50% moins de carburant. Près de 75-76% de réduction des gaz nocifs. Et pourtant ce n’est pas suffisant, on s’en va encore plus loin. Donc ce qui s’en vient beaucoup c’est cette portion-là. C’est le sujet de discussion de comment on va y arriver. Et je ne sais pas qui possède déjà une voiture électrique ou qui n’en a pas, mais ce n’est pas évident! C’est beaucoup plus difficile, imaginez la taille d’un navire. Imaginez la traversée, la densité énergique qu’il faut avoir à l’intérieur de ça. Je veux dire aussi un autre point, nous avons aujourd’hui, vous avez vu dans les nouvelles la congestion de conteneurs à travers le monde. Nos navires, c’est du vraquier donc on a des cales, généralement 4 immenses cales, 35 à 60 tonnes. De grains, de métaux voilà, le superbe navire qu’on a là. Par contre, on vient d’affréter 140 conteneurs sur les portes des cales sur le navire. Donc, on est capable en termes de demande, de rajouter par-dessus nos navires des conteneurs. Je pense que tu avais passé la remarque tout à l’heure, on a aussi les éoliennes. On transporte des immenses pales éoliennes qui a la longueur d’un navire. On a déjà transporté une centrale nucléaire en pièces détachées donc, l’industrie maritime contrairement à ce qu’on en sait est flexible, et on est capable de s’adapter rapidement à des opérations. Tout est une question d’opérations et c’est ce qui va évoluer et changer dans les prochaines années, je crois. »

Missoum Bentounes:
« C’est vraiment extraordinaire. Quelle adaptation ! Francis de ton côté? »

Francis Boismenu
« Du côté du transport en commun, même pré pandémie, on était déjà en grande transformation dans la mobilité, les besoins sont changeants. Évidemment avec la pandémie, on a vu les besoins et les objectifs de la mobilité des gens changer grandement. On va devoir s’adapter par rapport à ça dans les prochaines années que ce soit par du transport à la demande. Beaucoup de gens connaissent les principes de « Mass Mobility as a Service (MaaS) ». Toutes ces initiatives-là qui s’en viennent. Et bien qu’est-ce qu’on va avoir besoin pour mieux ajuster notre offre de service de transport, c’est évidemment de comprendre notre environnement, de comprendre les gens et leurs besoins. De comprendre tous les facteurs externes par rapport à ça pour moduler une offre de services cohérente. Alors, si on pense à l’application des données chez exo et/ou dans le transport en commun, ce sont tous des zones où on a besoin fortement de travailler à mieux comprendre ces données massives là autant opérationnelles que contextuelles. Je pense à ces exemples, on travaille déjà sur des pilotes où on regarde et on analyse les conditions de congestion routière. Les conditions de trafic aussi pour voir comment on adapte nos services par rapport à ça. On a parlé tantôt de la densité à l’intérieur de nos transports et bien évidemment, ça nous aide à moduler la grandeur, revoir les circuits, faire des refontes de circuits alors évidemment, une grosse dépendance sur les données qui va nous permettre d’évoluer et d’adapter la mobilité pour le Grand Montréal. »

Missoum Bentounes:
« On a une question du public, je ne sais pas si on a le temps d’y répondre, car on m’a dit que ça coupe très rapidement alors : Dans un contexte de transformation numérique, voyez-vous des lacunes dans les compétences des employés pour faire face à cette évolution-là? Qui va répondre en 30 secondes? »

Laurent Reit:
« Je peux la prendre! Il nous reste 2 minutes 30 quand même. On a le temps! Il faut se fier à la bonne source de données Missoum. Je vais la prendre celle-là parce qu’on est en plein dedans. Puis la notion c’est toujours intéressant parce que… je vais parler d’un de mes « buzzword »  préféré, qui est le « self-service ». On va mettre nos BI en place, le « self-service »,  plus besoin d’équipe BI, les gens vont juste se servir. Ça marche peut-être un peu. Dans ma carrière, je n’ai jamais vu fonctionner réellement sans toute la partie organisationnelle autour de ça. Donc un on est tanné de payer des dizaines de milliers de dollars pour un rapport, ça ne fonctionne pas donc on va juste donner accès aux données. Et la partie ITSI est très très très très importante parce que, du jour au lendemain, les gens ne pourront pas développer ces compétences-là. Il faut les aider. Il faut comprendre aussi quelle est la valeur pour eux dans leur travail de cette portion-là. Je crois fondamentalement que le développement des compétences c’est l’axe de croissance pour la plupart des organisations. Et c’est quelque chose qu’il faut faire, mais qu’il faut faire en connaissance de cause. Ce n’est pas tout le monde qui fait des pivot table aujourd’hui en Excel et qui va pouvoir « designer » et faire son propre « dashboard » le lendemain. Donc je pense qu’il faut être conscient là-dedans et il faut continuer à amener, l’important c’est d’amener la bonne information aux bonnes personnes pour la prise de décision. C’est tout. »

Missoum Bentounes:
« Hervé, je pense que je t’ai entendu parler justement d’accompagner les utilisateurs. En quelques secondes pour ce qui nous reste. »

Hervé Riboulet:
« Bien en fait très intéressant ce point-la, puisqu’ on l’a constaté aussi nous nous sommes là-dedans dans ce sujet-là. Donc pour nous, c’est relativement facile. Donc si on fait face à un employé qui ne comprend pas c’est comme on est surpris, donc il faut vraiment prendre cette prise de conscience qui est importante donc, il faut moduler quasiment les formations pour les employés selon leurs compétences aussi. Et comme on disait on peut avoir les attentes que tout le monde est au même niveau donc cette partie avant moi importante et aussi quand on parle du prescriptive BI, c’est la confiance dans l’ »output » qui est importante aussi. Et ça, c’est quelque chose qu’on a vraiment beaucoup de difficulté à passer le message sur la confiance. »

Missoum Bentounes:
« Messieurs, vous avez été extraordinaires! Il ne nous reste pas beaucoup de temps et j’ai peur que ça coupe sec. Merci beaucoup de votre participation. Je vois qu’il y a d’autres questions à l’écran. Je veux juste vous dire: continuez d’aller les poser, on a accès au portail après donc je vais vous répondre personnellement à chacun et je vais m’assurer de faire le suivi aussi avec nos conseillers, nos invités. Sinon à travers LinkedIn. Donc merci tout le monde de votre écoute et bon salon!»

 

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