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Par Charles Saulnier, Directeur, Analytique des données

Ce billet s’inscrit dans la continuité du précédent : Narration ou Storytelling des données : l’art de cibler son auditoire, extrait d’une entrevue entre Cole Nussbaumer Knaflic, auteure du livre Storytelling with Data : Let’s Practice et Charles Saulnier, directeur, Analytique de données chez Larochelle.

Dans cet extrait, les échanges portent cette fois sur un rôle qui prend de l’expansion au sein des entreprises : communicateur de données (traduction libre de data storyteller).

Charles Saulnier (CS) : Parlant d’histoire et de trame narrative, vous avez récemment interviewé Nancy Duarte dans le cadre du podcast « Storytelling with data » pour son livre  « Data Story ». Elle a notamment parlé du concept de communicateurs de données. Que pensez-vous de ce rôle, et comment pourrions-nous améliorer ce volet de notre pratique ?

Cole Nussbaumer Knaflic (CNK) : Je trouve que c’est une évolution fascinante. Il n’y a pas si longtemps, c’étaient les aptitudes techniques qui étaient les plus en demande quant au reporting et à la visualisation. Mais il y a un problème avec cette approche : si vous pouvez faire une excellente analyse de données dans votre coin, et que vous n’arrivez pas à la communiquer autour de vous : votre travail perd presque toute sa valeur. Ce n’est pas simple comme éventail de compétences à développer. Très souvent les gens mettent beaucoup d’effort à améliorer leurs connaissances techniques, mais peu à développer leurs aptitudes à communiquer. Vous détenez cette expertise, mais vous n’arrivez pas à prendre du recul pour voir les choses comme le ferait votre auditoire.

Les gens qui flairent la valeur de cette portion de notre travail et qui investissent du temps pour développer leurs compétences vont en profiter énormément. Il y a beaucoup de valeur à tirer du travail déjà fait, mais mal communiqué. Les gens avec une expertise technique poussée, comme les statisticiens, qui prendront du temps pour peaufiner leur communication et leur intelligence émotive, leur façon de communiquer leurs résultats, en particulier dans un contexte professionnel, seront récompensés.

«Il y a énormément de valeur à tirer du travail qui a déjà été fait, mais mal communiqué»
Cole Nussbaumer Knaflic

En complément de cette entrevue, j’ajouterai que le rôle de communicateur de données, qu’il soit joué par une personne au sein d’une équipe, ou qu’il représente une portion du travail d’un analyste ou d’un designer, représente la valeur ajoutée la plus tangible pour les partenaires et les clients. En effet, les entreprises cherchent à valoriser leurs données de toutes les façons possibles afin de pouvoir se démarquer auprès de leurs clients et vis-à-vis de leurs concurrents.

La valorisation des données reste impensable sans de solides assises de collecte et préparation de données. La communication claire et efficace de l’analyse de ces dernières reste néanmoins l’élément le plus concret qu’on puisse offrir dans tous nos projets. Cela requiert un équilibre entre :

  • Connaissances du domaine d’affaires et des données,
  • Connaissances et aptitudes en communication visuelle,
  • Compréhension de la réalité du public cible.

En effet, l’information doit être synthétisée afin que les actions à prendre et conclusions soient naturelles pour le public cible. Ou alors qu’elle mène, à tout le moins, à des discussions qui n’auraient jamais eu lieu sans ce travail de facilitation que le communicateur aura effectué.

En conclusion, compte tenu de l’éventail de connaissances et compétences que ce rôle requiert, il va sans dire que le succès en tant que communicateur de données repose sur des expériences diverses, et fort probablement sur quelques échecs retentissants desquels on a pu tirer des leçons marquantes !

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