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Par Marie Eve Trottier et Catherine Inglis-Groulx, Conseillères, Analytique des données

Datavore 2019 a souhaité mettre à l’honneur les femmes dans le monde des TI avec le panel « Parlons TI au féminin ». Composé de femmes, ce panel était donc l’occasion d’échanger sur la place qu’elles occupent, dans ce monde pensé par et pour des hommes. Ayant assisté à cet évènement, nous exposons à travers ce billet les grandes lignes de cette discussion.

Principaux défis des femmes en TI

L’une des premières questions amenait les panélistes à échanger sur les principaux défis et obstacles rencontrés lors du développement de leur carrière, dans les technologies de l’information. Comme elles le mentionnaient, ils relèvent bien souvent de leur environnement, de leurs collègues, mais également d’elles-mêmes! En effet, deux des panélistes affirmaient que le premier obstacle venait avant tout d’elles du fait de leur manque d’intérêt à la base pour le domaine des TI.

Le domaine attire peut-être moins les femmes à cause des idées préconçues faites des TI et de la méconnaissance de ses métiers. Par exemple, on associe souvent le monde des technologies à la programmation, ce qui fait en sorte que l’on se restreint. En effet, alors qu’elles représentent plus de la moitié des étudiants au Québec, seulement 13% des femmes vont s’inscrire dans un programme d’étude du domaine STIM (Science, Technologie, ingénierie et Mathématiques) versus 35,1% pour les hommes.[1]Sur le marché du travail, 20% des professionnels dans le secteur des TI[2] sont des femmes. Et pour les postes décisionnels, la concentration est encore plus faible.

Travailler dans le domaine informatique n’est pas nécessairement synonyme de programmation. Beaucoup de femmes n’ont jamais programmé une ligne de code et pourtant, elles font carrière en technologie. Il a été amené aussi que certaines femmes n’osent pas postuler à de nouveaux postes, par peur de ne pas posséder toutes les compétences requises.

Encore aujourd’hui, des écarts salariaux sont encore présents, et ce, malgré l’instauration d’échelles salariales. La flexibilité de ces échelles et la timidité plus fréquente chez les femmes, dans un contexte de négociation par exemple, font en sorte qu’elles auront un salaire inférieur pour un poste équivalent. Malheureusement, le sexisme est encore présent dans certaines entreprises et peut parfois freiner les ambitions des femmes. Peu de mesures sont mises en place pour faire progresser la place des femmes dans ce secteur. Jusqu’à tout récemment, aussi peu que 2% des entreprises en TI avaient adopté des mesures permettant de faire progresser les femmes vers des postes plus hauts dans la hiérarchie.

La plus grande inquiétude pour les femmes reste les conséquences de leur statut de mère. Les congés de maternité, par exemple, et donc le fait d’interrompre momentanément leur carrière, ajoutent une crainte sur leur avancement. D’autant plus, que le secteur des technologies évolue rapidement et qu’elles doivent donc rester à l’affût durant leur absence.

Les pistes évoquées pour améliorer la place des femmes dans les technologies de l’information

Pour diminuer l’écart entre les hommes et les femmes, plusieurs actions peuvent être entreprises. Autant de la part des organisations, que des femmes qui se retrouvent dans cette situation.

D’abord, les organisations doivent afficher des postes à caractère neutre, pour rendre l’offre d’emploi plus inclusive pour les femmes. En effet, l’une des panélistes précisait que ­« l’approche des hommes et des femmes diffère et le fait de présenter un programme ou un emploi de façon plus « geek » plaira moins aux femmes».

De leur côté, les femmes doivent s’affirmer plus pour faire leur place. En partageant leurs ambitions à leurs gestionnaires et en postulant à des postes pour lesquels elles n’ont pas nécessairement toutes les compétences, elles se développent de bonnes réputations et gagnent la confiance de leurs paires. En ne se laissant pas marcher sur les pieds et en adoptant une stratégie professionnelle, notamment en ayant cherché le support de mentors, il sera possible de progresser plus rapidement dans leurs carrières. La mise en valeur de modèles féminins, dans le monde informatique, permettrait aussi de démontrer aux femmes qu’il est possible d’avancer dans un monde d’hommes et qu’être une femme n’est pas un handicap.

Quelques organismes ont vu le jour afin de promouvoir la place des femmes dans le secteur des TI. Entre autre, un organisme dans lequel l’une des panélistes est très impliquée : Canada en programmation, anciennement Ladies Learning Code. Cet organisme vise à aider les femmes, mais également les personnes handicapées et autochtones à s’épanouir dans un milieu numérique via des programmes bâtis sur mesure pour eux. Ce genre d’organisation permet d’avancer vers elle un monde des TI plus juste et équitable pour les femmes. Mais surtout, cela permet aux femmes de montrer leur juste valeur et de leur permettre de prendre leur place.

Et dans vos organisations, comment les femmes font-elles pour surmonter ces défis ?

[1] https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/dp-pd/hlt-fst/edu-sco/Table.cfm?Lang=E&T=41&Geo=00&SP=1&view=2&age=2&sex=1&education=3

[2] https://www.journaldemontreal.com/2018/08/21/femmes-en-ti–comment-trouver-sa-place-dans-un-monde-dhommes

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